L’aspirine est sans aucun doute le numéro un qui se trouve dans toutes nos armoires à pharmacie familiale. Mais en pharmacovigilance, elle est aussi sans nul doute la première sur la liste noire.
L’aspirine a plusieurs anniversaires à fêter
Des spécialistes disent que si l’aspirine était apparue en notre siècle, il n’aurait pas été possible de l’autoprescrire, en raison, aujourd’hui, des critères très élevés de mise sur le marché des médicaments. Mais qu’est-ce qu’on s’en servait allègrement de l’aspirine il y a quelques années en arrière ! Pour n’importe quel bobo, on croyait presque que l’aspirine pouvait en venir à bout. Il faut dire quand même qu’elle est là depuis si longtemps ! En 1997, on a fêté le centenaire de sa découverte. En 1999, on fêtait le centenaire de sa mise sur le marché allemand, via Bayer. Et en 2000, on a fêté le centenaire de son arrivée sur le marché français. Elle en a vu des générations l’aspirine. Et on l’a prise à presque toutes les sauces. Si on essayait d’en savoir davantage ?
Bonne pour plusieurs maux l’aspirine
L’aspirine ou acide acétylsalicylique, est un apyrétique, autrement dit, elle permet de faire baisser la fièvre. En fait, la fièvre stimule la libération dans le sang de facteurs dits pyrogènes qui, au niveau du cerveau, stimulent notre thermostat hypothalamique, et l’aspirine fait diminuer ces activités. L’aspirine est aussi un anti-inflammatoire stéroïdien. De plus, elle est un antalgique et particulièrement efficace sur les douleurs d’intensité moyenne. Mais comment agit l’aspirine en réalité ? C’est John Vane, chercheur anglais, ayant reçu le prix Nobel en 1982 pour sa découverte dans ce domaine, qui a apporté la réponse à cette question en 1971. En fait, l’aspirine inhibe la cyclo-oxygénase qui est un enzyme-clé de la synthèse des prostaglandines.
L’aspirine et ses défauts
Il a également été découvert que l’aspirine permet de prévenir efficacement contre la thrombose et ce, en petites doses. Elle peut aussi remplacer les anticoagulants et peut prévenir contre certains cancers, en l’occurrence colorectal. Mais étant donné qu’elle est anti-agrégante, elle prédispose aux hémorragies, d’où les recommandations médicales de ne pas en prendre 8 à 10 jours avant une opération et pour les femmes portant un stérilet et aux règles abondantes de ne pas en prendre. De plus, elle traverse la barrière placentaire. Il semble bien que l’aspirine soit responsable de milliers de morts un peu partout dans le monde chaque année.
Quel choix : aspirine ou paracétamol ?
Si c’est pour traiter la fièvre, les deux médicaments se valent car le paracétamol est aussi apyrétique et antalgique, mais il présente l’avantage de ne pas irriter l’estomac. Même si le paracétamol ne soit pas un anti-inflammatoire, il est de plus en plus prescrit et utilisé car à raison de seulement 1 g par prise, il atteindrait son efficacité maximale. En plus, puisque sa durée d’action dure entre 4 et 6h, c’est-à-dire 4 g en 4 prises, sa couverture antalgique est donc de 24 h, hautement intéressante en cas de douleurs intenses.